Laissez-moi tranquille !

le janvier 15, 2018
Par Aimeraude
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Je n’arrive plus à respirer. Je manque d’air. Je manque d’espace. Tous, vous autour, vous me prenez mon espace ! Je manque d’air ! J’étouffe.

Et je suis triste. Je suffoque. Je cherche l’air désespérément.

Je n’en peux plus. Je n’en peux plus de toutes ses obligations. De toutes ses souffrances, de tous ses conditionnements qui me collent à l’être, à la peau, qui remplissent mon cerveau, ma tête, mes pensées, mes façons d’agir. J’étouuuuuuffe. Est-ce que tu entends cette voix qui crie à l’intérieur de toi ?!? « J’étouuuuuuffffe, au secours, sortez-moi de là, au secours !!! Je ne peux plus respirer ! J’étouffe !!! »

J’étouffe de ma vie, j’étouffe de moi-même. J’étouffe de ce que j’ai hérité et que je porte dans mes poumons et qui m’emprisonne.

Quel chagrin je ressens d’être ici et d’être enfermée dans ce corps, dans ses pensées, dans ses troubles intérieurs.

J’en ai tellement assez de censurer qui je suis, de cacher ma nature, de l’étouffer ! Tu ne la vois pas, toi hein ? Ma vraie nature ? Celle qui est libre, qui vole et qui chante dans les airs !?

Mais c’est quoi cette p***n de b***l de m***e de vie ??! Pourquoi on est ici à autant se démener et souffrir et chercher notre liberté, une once d’amour dans cet océan de souffrance ?

Je ne sais pas.

Photo © Jonas Weckschmied

Voilà, la petite fille à l’intérieur, celle qui a tant de colère qui l’étouffe de ne pouvoir être libre d’être qui elle est.

Bienvenue ma petite.

Je t’accueille dans mon cœur. Je t’accueille, je t’entends. Je t’écoute. Je ne cherche pas à te faire changer d’avis. Je ne cherche pas à t’enfermer, te moraliser.

Je t’accueille, ma petite. Viens contre moi et pleure. Pleure. Tu as le droit d’être en colère. Tu as le droit d’exprimer ta souffrance. Tu as le droit de souffrir. N’ai pas honte.

Même si papa et maman aimerait tellement que tu arrêtes de pleurer. Même si papa et maman ne comprennent pas qu’est-ce qu’elle a cette petite fille qui pleure tout le temps.

Même si…

Moi, je t’accueille. Viens. Je te comprends, je t’aime. Tu as le droit de pleurer, ma petite. Tu as le droit d’être en colère contre… papa et maman. Qui t’ont si peu accueillie. Qui t’on si peu réconfortée. Qui t’on montré beaucoup de violence.

Ce n’est pas de ta faute. Tu n’as pas mérité cette violence affective.

Toi, tu es toi. Tu pleures, tu ressens, tu cries au secours à l’intérieur. Tu cherches de l’aide. Tu pleures toute cette souffrance que tu ressens, tous ces non-dits, toutes les blessures que tu sens chez tes parents, qui sont en souffrance aussi à l’intérieur. Toi, tu ne fais qu’être le miroir de ceux qui t’ont rendu la vie.

Ce n’est pas de ta faute. Tu as le droit de pleurer et de te blottir contre moi. Tu as le droit aussi d’être qui tu es.

Tu as le droit d’être tranquille à présent.

Regarde, tu t’apaises. Les larmes sont parties. Car j’ai soufflé sur ta honte, et sur l’incompréhension qui t’étouffait.

Oh, comme je t’aime, ma petite. Regarde-moi : tu es toute mignonne, je t’adore. Tu as un superbe sourire et des yeux magnifiques. Tu es si pure et innocente. Tu es si sensible et lumineuse. Viens, je te serre dans mes bras.

Et après, nous irons jouer, qu’en dis-tu ?