7 ans.
Elle ne trouve pas sa place dans sa famille. Elle aimerait que ses parents la comprennent, que ses frères la comprennent, que la ville tout entière la comprenne.
Elle est debout devant les autres, devant les siens, et on lui dit : « ne pleures pas, ça fait trop de bruit ».
Et lorsqu’elle a des crises, on lui plonge la tête sous l’eau froide, juste pour la calmer, juste pour calmer ses cris et ses pleurs qui veulent sortir, qui veulent être entendus, qui veulent être vus.
Car elle sait.
Elle sait. Elle sait toute la douleur présente chez sa maman, présente chez son papa. Elle sait et elle sent que la tristesse et la colère rongent le cœur et les cellules de ses pairs. Elle voit. Elle voit la tristesse refoulée, la colère refoulée, et elle se dit : que puis-je faire ? Que puis-je faire avec ce que je ressens ?
Mais non, ce n’est pas autorisé.
Dans sa famille, ce n’est pas autorisé de pleurer, de crier, de crier au secours, de crier et de pleurer.
Elle aimerait pourtant. Monter sur la table, hurler, hurler de tristesse et de colère jusqu’à ce qu’elle puisse sentir que tout est évacué, que tout est net et propre à l’intérieur. Elle aimerait hurler pour faire sortir d’elle ce qu’elle ressent, tout ce qui n’a pas été accueilli, vu, entendu dans ses générations passées qui ont été forcées de se couper, d’être fortes, de ne pas pleurer, de ne pas dire, de ne pas accuser, de ne pas censurer.
7 ans, et elle sent tout ça. Et ce n’est pas autorisé d’exprimer. C’est insupportable d’exprimer.
Alors, elle grandit. Elle enfouit au fond d’elle cette tristesse, cette colère, et elle garde, elle éteint, elle n’exprime pas. Elle grandit avec ce feu au fond d’elle, et elle apprend que c’est comme ça. C’est comme ça qu’il faut grandir, en se taisant, en n’osant pas exprimer, en enfouissant les cris, les larmes, et les besoins non nourris.
Alors, oui, elle a pleuré, pleuré toute seule dans sa chambre, elle a hurlé toute seule dans sa chambre. Elle a essayé de faire comprendre. Faire comprendre que la colère et la tristesse non exprimées rongent de l’intérieur.
Mais personne n’est venu la voir. Personne n’est venu lui dire : ok, je te vois et je vais pleurer avec toi.
Elle a juste hurlé toute seule de désespoir et de tristesse sans pouvoir être vue et entendue.
Elle a grandi.
Elle a eu des bonnes notes à l’école. Elle a été l’élève parfaite, aimée de ses professeurs.
Elle a grandi, elle a suivi sa route. Elle a continué à refouler cette tristesse infinie, ce danger en elle qui la consume. Elle a fait en sorte d’être forte, de ne pas exprimer ce qu’elle ressentait. Elle s’est construite ainsi.
Puis elle a rencontré des hommes.
Elle a vécu des ruptures. Elle a rencontré des hommes qui lui ont montré, eux aussi, que la tristesse n’a pas de place pour être exprimée. Elle a rencontré des hommes forts, qui eux aussi, ne s’autorisaient pas. Ne l’autorisaient pas.
Et elle a souffert de revivre à nouveau ce déni. Ce déni si grand de sa tristesse intérieure.
Et puis, un jour, elle a ressenti.
Elle a ressenti que c’était possible. Possible d’entendre et d’exprimer sa tristesse. Et, en faisant cela, en criant, en hurlant, en pleurant avec cette petite fille en elle de 7 ans, elle a libéré, elle a compris.
Elle a compris que la tristesse en elle n’était pas un poison, que la tristesse en elle avait une raison d’être. Que la tristesse en elle était ce qui s’était imprimé toutes ses années.
Et elle a vu le fonctionnement des hommes sur la planète qui n’osent pas être tristes, qui n’osent pas pleurer et exprimer leur rage, leur tristesse, leur deuil.
Elle a compris qu’elle s’était mise en lien avec ses hommes là pour voir, voir que la tristesse qui ne s’exprime pas est un poison pour le cœur et pour l’âme.
Elle a compris que la tristesse refoulée était leur seul moyen pour continuer à vivre.
Et elle a compris que c’était à elle d’oser vivre et entendre sa tristesse, d’autoriser.
D’autoriser cette petite fille de 7 ans à pleurer, hurler, crier, là, debout sur la table, aux yeux de toute sa famille.
Et elle l’a fait.
Elle a osé accueillir et entendre toute la tristesse et la colère. Elle a osé dépasser la censure.
Et en faisant cela, elle a vu.
Elle a vu tous ses êtres, toute cette planète qui n’en peut plus de refouler la tristesse.
Elle a vu qu’elle avait soutenu pendant toutes ses années ce mode de fonctionnement qui consiste à être fort et à cacher, censurer.
En pleurant, hurlant, là, librement, dans sa vie, elle a décidé de mettre fin à ce schéma. Elle a décidé d’accueillir la tristesse dans sa vie, de la laisser la guider, librement vers la libération de tous ses non-dits, de tous ses deuils qui n’ont pas été pleuré.
Elle l’a fait pour tous les hommes qu’elle a rencontré qui n’ont pas su le faire. Elle l’a fait pour toutes les femmes de sa famille qui n’ont pas été entendues et vues dans leurs besoins.
Elle a dit stop à la censure en faisant cela. Elle a dit : stop.
Elle a pleuré, elle a hurlé, elle a retrouvé la vie à l’intérieur d’elle-même.
Et elle sait, maintenant, que la tristesse gardée toutes ses années au fond d’elle la consumait à l’intérieur depuis tant de temps. Et qu’elle se levait le matin avec ce poids là, sans savoir pourquoi.
Et elle a pardonné.
Pardonné à tous ses hommes qui ne savent pas pleurer. À toutes ses femmes qui ne savent pas hurler. À tous ses êtres humains qui ont peur de leurs émotions et de leur tristesse. Elle a compris à quel point il fallait du courage pour oser pleurer, crier, hurler librement.
Elle a compris.
Et elle s’est endormie, le cœur léger. Car, jamais, au grand jamais, elle ne censurera à nouveau ce qu’elle ressent.
Et elle n’en est pas morte, non.
Elle est beaucoup plus vivante, à présent.
Vivante, avec sa tristesse, avec sa colère.
Et c’est cela qu’elle voulait au fond d’elle-même : vivre.
✨ Mathilde ✨
Accompagnante des âmes stellaires, flammes jumelles et hypersensibles
à reconnecter à leur lumière d’incarnation

Mon coaching Lumière :
👉 https://www.aime-toi.fr/lumiere/
Mon coaching Incarnation :
👉 https://www.aime-toi.fr/je-mincarne/
Ma newsletter :
👉 https://www.aime-toi.fr/